Journée internationale des femmes et des filles de science
Le 11 février, c'est la journée internationale des femmes et des filles de science !
Pour PINT Avocats, c'est une formidable occasion de mettre à l'honneur des scientifiques de notre entourage, que l'on remercie d'avoir pris le temps de partager leur passion, et leur détermination commune dans différents domaines de sciences.
Passion, curiosité, esprit logique, mais aussi critique ou encore créatif, ne jamais lâcher… nous nous sommes complètement retrouvées dans leurs valeurs et sommes heureuses de vous présenter ces pépites, ces wonderwomen du quotidien qui nous inspirent et nous confortent dans notre envie d'être la bonne étoile qui veillent sur leurs projets !
Muriel Demaegdt
Docteur en pharmacie Pharmacienne responsable - Directrice Qualité• Quel a été ton parcours et quel est ton poste actuel ?
Pour mon parcours étudiant, c'est assez simple, j'ai fait la faculté de pharmacie de Rouen avec une orientation vers l'industrie en 5ème année. J'ai eu la grande chance de finir mon cursus universitaire avec mon stage de 6ème année réalisé en Asie, à Macao en laboratoire de contrôle qualité. J'ai ensuite poursuivi un parcours professionnel en industrie pharmaceutique dans des entreprises produisant des principes actifs pharmaceutiques ainsi que chez un exploitant pharmaceutique. Je suis actuellement Directrice qualité et pharmacien responsable sur un site produisant des principes actifs et des intermédiaires pharmaceutiques, ensuite destinés à l'industrie pharmaceutique.• Quel est l'aspect de ton travail scientifique qui te rend la plus fière ?
Garantir la mise sur le marché de médicaments sûrs, efficaces et de qualité. Cela nécessite de comprendre les procédés de fabrication, les analyses réalisées en laboratoire de contrôle, d'évaluer l'impact des éventuelles déviations de production avant de prendre la responsabilité de mettre à disposition les lots produits pour la distribution.• Qu'est-ce que la pratique de la science t'a appris sur toi-même ?
Cela m'a appris la rigueur, à développer un esprit cartésien et à élaborer des pensées construites et logiques.• Quelles compétences ou qualités penses-tu être essentielles pour être une bonne scientifique ?
Les qualités primordiales sont pour moi la persévérance et la remise en cause de ses certitudes. La curiosité intellectuelle est également nécessaire ainsi qu'un esprit structuré et logique.Nathalie Rocailleux
Psychologue Clinicienne
Fondatrice et dirigeante d'associations et d'entreprises d'utilité sociale
Innovation sociale
• Quel est l'aspect de ton travail scientifique qui te rend la plus fière ?
La recherche en psychopathologie clinique, lorsqu'elle s'applique à des situations de personnes vulnérables qui sont Victimes De Violences et de traumatismes importants, devient totalement passionnante lorsqu'elle a un effet sur la société et sur les personnes. Avoir réussi à développer 9 établissements qui appliquent les effets des recherches et permettent de sortir plus de 5000 femmes et enfants des violences chaque année est une source de satisfaction et de motivation importante.• Quel est le plus grand défi auquel tu as été confrontée ?
Le plus grand défi auquel j'ai été confrontée est de faire entendre la cause dans un milieu politique très masculin. Au début de l'aventure il y a plus de 25 ans, je suis arrivée sur un site de tri de déchets pour rencontrer un élu qui était aussi directeur d'un grand groupe d'assainissement. Il m'a répondu assez brutalement « ce que vous faites, les femmes et les gosses ne m'intéresse pas ! ». J'ai passé plus d'une heure à lui expliquer que je n'étais pas non plus particulièrement intéressée par le tri si je ne m'intéressais pas aux aspects environnementaux et à ce qui impacte l'intérêt général. Il a fallu démontrer tout l'intérêt que ça représentait pour le territoire d'avoir moins de violences et moins de conséquences de ces violences (97% des actes de délinquance et des crimes sont reliées à des violences et négligences graves vécues dans l'enfance des auteurs). 25 ans après, je suis toujours dans la même obligation de démontrer l'importance du soutien public et je le fais volontiers car ça contribue aussi à ouvrir les consciences des élus et des institutions.• Qu'est-ce qui te fascine le plus dans ton domaine de recherche, dans les sciences humaines ?
Ce qui me fascine le plus c'est l'humain lui-même. Nous avons tenté de catégoriser des types de personnalités. Mais en réalité, il y a autant de personnalités qu'il y a d'êtres humains sur la Terre. Nous pouvons catégoriser des types de pathologies, de névroses, de psychoses, de traumatismes… mais chaque être, enfant ou adulte, a son histoire, sa sensibilité. L'impact des événements vécus peut être traumatisant pour l'un et pas du tout pour un autre. Cette complexité, il faut aller la chercher, il faut la comprendre dans son essence, et il faut ensuite la simplifier pour pouvoir l'expliquer de manière pédagogique au plus grand nombre. Aussi, j'ai mis en place des méthodes assez poussées qui peuvent répondre à tous les besoins de chaque Victime. La mise au point de ces méthodes requiert une ingénierie de projet fine. Elles permettent aujourd'hui de parfaitement diagnostiquer la gravité et le degré d'urgence d'une situation et elles soutiennent les professionnels du secteur social, du secteur médical et judiciaire dans leur prise en charge des situations de violences intra familiales et notamment conjugales et des violences faites aux enfants. Le but est qu'il y ait une extraction immédiate et durable de la Victime du milieu violent avec son adhésion. En 25 ans, nous n'avons déploré aucun décès de Victime, aucun féminicide, aucun infanticide, grâce à la vigilance de ces méthodes qui sont très complètes et qui ne laissent personne sur le bord du chemin. J'espère pouvoir développer ce logiciel auquel je tiens et que je n'ai pour l'instant pas les moyens de temps ni financiers de développer.• Qu'est-ce que la pratique de la science t'a appris sur toi-même ?
Elle a évidemment renforcé ma persévérance, elle m'a appris qu'il fallait bien comprendre les processus pour pouvoir en appliquer la pédagogie et les expliquer. Elle m'a appris aussi que nous ne devons pas garder la science pour nous et que nous devons absolument la transmettre au monde. Elle m'a appris que nous ne sommes que des passeurs et que nous devons léguer le goût de l'effort et nos recherches aux générations futures.• Quel conseil donnerais-tu à une jeune fille qui souhaite se lancer dans la recherche scientifique ?
Je lui dirais, fonce ! Ne te préoccupe pas de ce que l'on pense de toi, ni n'attend d'être validée par personne dans ta démarche. Les jeunes filles, les Femmes attendent souvent la validation, notamment celle des hommes. Pour faire de la recherche scientifique, il est fondamental de croire en soi, de s'être auto-validée. La recherche demande beaucoup de persévérance et est source de beaucoup de passion. Cette passion nous fait aller au travail en courant le matin.• Quelle question scientifique non résolue aimerais-tu voir répondre de ton vivant ?
À partir de quand un être humain accède à ce statut. C'est une question de bioéthique très délicate et très politique qui peut changer beaucoup de choses. La réponse est complètement arbitraire et varie selon ce qui arrange les conservateurs, les croyants, ceux qui défendes la liberté des femmes. Bref elle varie selon les opinions mais les neurologues, les psychologues, les psychiatres, les pédiatres, les philosophes, s'ils se sont penchés sur le développement technique n'ont pas répondu à cette question de manière claire. Le droit à l'IVG serait mieux étayé si c'était le cas et des lois comme celle de 2021 sur l'IVG psychosociale que nous pouvons réaliser jusqu'au terme de la grossesse aurait été mieux étudiées. Ça fait partie des choses qui devraient se penser avec des indicateurs plus clairs.• Qu'est-ce qui, selon toi, distingue la manière dont un scientifique regarde le monde ?
Je ne peux pas dire qu'il est plus éclairé que les autres, je pense qu'il y a des scientifiques très compétents, qui ne sont pas très rationnels sur d'autres visions du monde en dehors de leur recherche. Mais globalement, la démarche de recherche, d'étayage, permet de mieux faire fonctionner les trois instances et d'en distinguer les contours : le réel, l'imaginaire, le symbolique. Le regard sur le monde d'un chercheur ou d'un scientifique qui a éprouvé les hypothèses et les déductions, la complexité, est probablement dans cette recherche permanente en arrière-plan. Aussi un chercheur et peut-être un peu plus apte que les autres à faire sauter les plafonds de verre, les idées reçues, les fake news. Même si ce n'est pas une généralité.• Quelles compétences ou qualités penses-tu être essentielles pour être une bonne scientifique ?
La qualité principale est une qualité qui ne plaît plus aujourd'hui, mais qui va revenir en force, parce qu'elle permet de devenir Libre : c'est l'esprit critique. 😁Clémentine Lambert
Docteur en pharmacie
Responsable Affaires réglementaires pour une entreprise de produits cosmétiques• Quel est l'aspect de ton travail scientifique qui te rend la plus fière ?
Dans le cadre de la revue de la communication des produis, de pouvoir combiner la rigueur scientifique du cadre réglementaire, des résultats de tests, et la créativité dans la recherche du bon mot, de la bonne tournure de phrase, pour promouvoir les innovations et les mérites de nos produits de façon juste.• Comment penses-tu que les sciences peuvent influencer ou améliorer l'éducation ?
A l'origine, « science » veut dire savoir et toutes les sciences participent à l'éducation et permettent de comprendre l'individu et le monde, d'appréhender les situations et les problématiques, chacune selon sa méthode. Plus nous nous intéressons à des disciplines diverses, plus cela favorise une ouverture d'esprit. Je pense aussi que les sciences nous rappellent la nécessité de la remise en question, quand nous nous rappelons que ce savoir est évolutif, basé sur des hypothèses et des théories vraies à un instant t. On utilise souvent la formule « en l'état actuel des connaissances » en sciences chimiques ou toxicologiques et pour un exemple plus concret, nous avons tous appris récemment que Pluton n'était pas une planète, contrairement à ce qu'on nous a enseigné à l'école !• Quelles compétences ou qualités penses-tu être essentielles pour être une bonne scientifique ? Garder l'humilité de sa condition d'être humain et de son rôle de chercheuse de vérité, être au service des autres et de la société, conserver bon sens et discernement, conscience et cœur.
Betty Kentz
Docteur en biologie
Open innovation manager• Qu'est-ce que la pratique de la science t'a appris sur toi-même ?
A aller au bout d'une réflexion et se poser les questions, peser le pour et le contre, prendre du recul sur les situations et les comportements.• Comment penses-tu que les sciences peuvent influencer ou améliorer l'éducation ?
De nombreuses Innovations dans l'éducation permettent de rendre plus ludique et intuitive certain concept.• Comment la science contribue-t-elle à donner du sens au travail et à la société ?
La science se doit d'être objective et informative ce qui donne des avancées concrètes à la société, sans prise de partis.• Quelle question scientifique non résolue aimerais-tu voir répondre de ton vivant ?
Comment inverser le réchauffement climatique.• Qu'est-ce qui, selon toi, distingue la manière dont un scientifique regarde le monde ?
Son objectivité et l'intégration de tous les aspects (témoins négatifs et positifs) dans ses expérimentations. • Si tu pouvais collaborer avec une scientifique du passé ou du présent, qui choisirais-tu et pourquoi ? Marie Curie, pour son parcours.• Quelles compétences ou qualités penses-tu être essentielles pour être une bonne scientifique ?
Je pense à l'esprit d'analyse, l'organisation, la détermination, la passion pour son sujet et la résilience.Sélène Bonnet-Zahedi
Doctorante en neurosciences
Thèse sur l'identification des changements fonctionnels connectomiques chez la souris à différents stades de la dépendance à la nicotine• Selon toi, comment les avancées technologiques transforment-elles le rôle des scientifiques aujourd'hui ? L'intelligence artificielle facilite la recherche dans la littérature, rendant plus simple la compilation des études précédentes et l'identification de nouvelles questions de recherche. On passe moins de temps à chercher sur PubMed et à lire des articles, et plus de temps à faire de la science. De plus, les avancées technologiques nous offrent des outils plus sophistiqués qui permettent d'étudier les phénomènes de manière plus approfondie et sous un angle différent. Par exemple, il est désormais possible d'étudier le cerveau dans son ensemble, ce qui était autrefois impossible : nous devions nous contenter d'analyser certains circuits spécifiques. J'ai l'espoir qu'un jour, la recherche nous permettra de nous passer des modèles animaux.
• Comment penses-tu que les sciences peuvent influencer ou améliorer l'éducation ?
Bien sûr, la première chose que nous apprennent les sciences, c'est que nous ne savons rien. Nous sommes en quête permanente de réponses sur le monde qui nous entoure et sur nous-mêmes. Au-delà de cela, les sciences nous enseignent une manière de penser différente, applicable à la vie quotidienne. Elles nous apprennent à formuler des hypothèses bien avant d'obtenir des résultats, nous obligeant ainsi à envisager un problème sous de multiples angles afin de trouver la meilleure approche pour le résoudre. Les sciences replacent également l'Homme dans le monde, nous rappelant à quel point nous ne sommes qu'un infime point dans le temps. Elles nous enseignent l'importance de respecter la Terre, qui était là bien avant nous et le sera encore longtemps après.• Quelles compétences ou qualités penses-tu être essentielles pour être une bonne scientifique ?
La curiosité, l'adaptabilité et la persévérance. La curiosité, car la science repose sur un questionnement constant et une envie de comprendre ce qui nous entoure. L'adaptabilité, car les résultats ne sont pas toujours ceux attendus, et il faut savoir ajuster ses méthodes et parfois même la manière d'aborder le problème pour avancer. Enfin, la persévérance, car la recherche est pleine d'obstacles et d'échecs, mais il ne faut jamais abandonner. Chaque difficulté est une opportunité d'apprendre et de progresser.Patricia Guiraudie
Ingénieure chimiste
Conseil et l'accompagnement au développement de projets innovants• Quel a été ton parcours et quel est ton poste actuel ?
Ingénieur chimiste, début de carrière en recherche et développement pharmaceutique pendant 10 ans, puis direction d'un laboratoire de contrôle dans l'inspection pétrolière, et les analyses environnementales sur les sites pétrochimiques. Après un complément de formation avec un MBA Gestion et Administration des entreprises, j'ai choisi le conseil et l'accompagnement au développement de projets innovants pour les entreprises de la filière chimie et Matériaux. Après 20 de conseil, retour dans l'industrie, et toujours dans l'innovation.• Selon toi, comment les avancées technologiques transforment-elles le rôle des scientifiques aujourd'hui ?
Les évolutions technologiques offrent de formidables opportunités pour l'accélération des travaux, et, de fait, celle des découvertes scientifiques. Mais, nous le constatons, tous les jours, ces nouvelles technologies, n'ont pas que des bons côtés… Leur utilisation peut servir de plus sombres desseins… Et les scientifiques d'aujourd'hui ont un devoir de vigilance !• Si tu pouvais collaborer avec une scientifique du passé ou du présent, qui choisirais-tu et pourquoi ?
Sans hésiter : Marie Curie ! Tout d'abord, parce que c'est une chimiste ! Mais surtout, c'est une femme qui a déployé un immense courage et a fait preuve d'une extrême abnégation, pour mettre la science au service de l'humanité.• Quelles compétences ou qualités penses-tu être essentielles pour être une scientifique ?
Si l'esprit d'analyse et la logique sont sans doute des bases nécessaires à la pratique de la science, je dirais que la curiosité, l'ouverture d'esprit, la créativité, l'inventivité et un brin de rêverie sont indispensables. Être une scientifique, c'est « oser », « ne rien s'interdire » …